Historique

11/12/2015

Etat des lieux de la production de plantes locales en Corse

Historiquement, le commerce de plantes en Corse est caractérisé par l’importation et non par l’élevage ou la multiplication.
Dans un but de préservation de la flore insulaire, une première réflexion sur les filières de production de semences a été menée par le Conservatoire du Littoral à la fin des années 90, dans le cadre de réhabilitation de sites (milieux naturels ou anthropisés comme les talus routiers, les pistes de ski…).
Aucune filière de production de semences corses n’avait alors été identifiée pour répondre à cette problématique.
Malgré différentes expérimentations, ce travail était, à l’époque, resté sans suite.

Pourtant, une demande de plants et semences existe belle est bien sur l’île dans le cadre de réhabilitation de sites mais également pour l’ornement, les toitures végétalisées, la production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales etc… Pour le moment, la quasi-totalité de ces travaux sont effectués avec des végétaux d’origine exogène. En découle toutes les problématiques liées à l’introduction de plants (apparition dans le milieu naturel d'espèces exotiques envahissantes, pollution génétique...).

Suite à un travail d’enquête du Conservatoire Botanique National de Corse et de l’AREFLEC, un état des lieux de la filière de production d’espèces indigènes issues des populations sauvages a été réalisé en 2014.
Il en ressort qu’environ 95 % des végétaux proposés à la vente sont importés du continent ou de l’étranger (Italie, Espagne,…) et ne présentent aucune origine locale. De ces végétaux importés, environ 75 % sont issus des seules filières de productions italiennes. Seul 5 % des végétaux commercialisés sont produits en Corse, et seulement une partie d’entre eux sont produits à partir de matériel végéral provenant de milieux naturels insulaires.


 
 

 

Production de plants indigènes en Corse

7 producteurs multiplient des espèces indigènes à partir de matériel végétal prélevé sur l'île dans le milieu naturel. La liste de ces espèces comprend 103 taxons. Cependant, la plupart d'entre eux ne sont produits que très ponctuellement pour répondre à des demandes particulières. Seuls 56 taxons sont disponiblesà la vente sans délai.
6 espèces sont quant à elles, fréquemment multipliées par 60% des producteurs (Arbutus unedo L., Helichrysum italicum (Roth.) G. Don. subsp. italicumLavandula stoechas L. subsp. stoechasMyrtus communis L., Pistacia lentiscus L. et Rosmarinus officinalis L.).

Expérimentations du Conservatoire Botanique National de Corse 

Afin de soutenir et diversifier le marché existant, le Conservatoire Botanique National de Corse a collaboré étroitement avec 2 producteurs (Casa Fiurita, Les Aromatiques de l’île de Beauté) et 3 associations (Cap Vert, CPIE d’Ajaccio, L’Ortu di Funtana Bona) insulaires pour mettre en culture 35 espèces sauvages.  Les expérimentations ont débuté en 2013 et ont pris fini en 2015.

Pour garantir la provenance locale, les semences utilisées lors de cette expérience ont été récoltées par les agents du Conservatoire Botanique National de Corse dans les populations sauvages de l’île.

En parallèle, le Conservatoire Botanique National de Corse a réalisé des tests de germination en laboratoire afin de pouvoir apporter des informations complémentaires sur la germination des espèces mises en culture.

L’objectif de ces expérimentations a été de tester la pertinence de produire ces espèces, d’établir des méthodes de multiplication et de culture ainsi que de compléter la liste des espèces déjà commercialisées par les professionnels.